Journées Pastorales des Communautés catholiques Francophones du Monde (CCFM)
Les Journées Pastorales 2023 des Communautés catholiques Francophones du Monde (CCFM) ont eu lieu cette année à Istanbul du 4 au 8 octobre dernier. Quatre représentants de notre Conseil pastoral paroissial ont pu y participer : Electra Bettems, frère Lucas Onana, Jean-Claude Kalala et Matthieu Kowalski. Nous étions 35 personnes représentant une vingtaine de communautés francophones réparties à travers le monde et accompagnées par Mgr Denis Jachiet, évêque de Belfort Montbéliard, président du Conseil pour la mission universelle de l’Eglise au sein de la Conférence des évêques de France. Nous étions merveilleusement accueillis par la petite communauté catholique francophone stambouliote et notamment par la communauté franciscaine avec laquelle nous avons pu fêter dès notre arrivée d’une manière très festive la Saint-François en présence du nonce apostolique.
Le thème retenu pour ces journées était “Œcuménisme et interreligieux”. Ce fut l’occasion, à travers un certain nombre de conférences et de rencontres, d’échanger sur les enjeux mais surtout les chances et les difficultés du dialogue œcuménique entre chrétiens et les défis du dialogue interreligieux. À Istanbul, l’échange œcuménique avec les orthodoxes et le dialogue avec l’Islam étaient naturellement au centre, mais nous n’avons pas oublié la relation avec d’autres religions grâce à la diversité des représentants des communautés francophones présents lors de ce rassemblement. Frère Lucas a pu présenter aux présents les différentes actions de notre paroisse en faveur du dialogue œcuménique et notamment au niveau du catéchisme et de l’aumônerie, des conférences « Paroleplatz », des célébrations et des chorales africaines.
Un moment fort de ces journées a été la rencontre du patriarche œcuménique orthodoxe Bartholomée Ier dans sa résidence du Fener (voir photo du groupe avec le patriarche au centre) après avoir participé aux Vêpres avec la communauté orthodoxe. Ce fut un moment fort de ce voyage qui nous a permis de comprendre la volonté de se rapprocher en essayant de mieux connaître l’autre, les maîtres-mots étant l’écoute, le respect et la compréhension de l’autre tout en restant soi-même.
Nous n’avons pas oublié de prendre le temps de découvrir quelques aspects historiques et culturels d’Istanbul avec comme point d’orgue la visite de l’ancienne basilique Sainte-Sophie (photo) actuellement redevenue mosquée.
Ces journées ont aussi bien sûr été l’occasion de partager nos expériences, et d’échanger sur les difficultés et réussites des différentes communautés francophones des cinq continents.
Matthieu Kowalski
Photo du frère Milad Yacoub, a.a.
La Mission sur les pas de saint Paul, pèlerinage paroissial de 2023
Quelle expérience nouvelle et intense de découvrir la Turquie, pays tellement plein d’histoire et de beauté ! Chacune, chacun des pèlerins a ressenti des émotions différentes et c’est par cet article que nous vous en partageons quelques-unes.
bir, iki, üç… onüç (un, deux, trois, … treize). C’est comme cela que comptait notre jeune guide turque, Senem, chaque fois que notre groupe (de 21 à 83 ans) se réunissait pour partir vers la prochaine destination sur les pas de saint Paul. Le bibliste Père Ludovic Nobel, notre guide, nous rappelait aussi que la ponctualité est l’une des vertus des Suisses. Il fallait suivre l’itinéraire à temps ! Notre voyage par l’Anatolie, dans la Turquie actuelle, nous a apporté de belles découvertes. Paul qui fonda les communautés revenait les voir, leur écrivait des lettres et priait pour que la foi des membres de ces Eglises en Jésus Christ devienne plus forte.
Merci à Dieu de nous avoir permis de marcher sur les pas de saint Paul, Apôtre de Jésus. Il a été très émouvant d’avoir posé les pieds dans un lieu où notre Maman, Marie a vécu et partagé tant de choses avec l’Apôtre de Jésus, Saint Jean. Celui-ci devint le fils de Marie, le fruit de ses entrailles, par les paroles que Jésus lui adresse sur la croix : « Mère voici ton fils et fils voici ta mère ».
Lors de notre voyage, nous avons visité de nombreuses ruines gréco-romaines. Nous étions surpris de voir la splendeur d’Éphèse, ville des philosophes où Paul a vécu pendant trois ans et écrit quelques-unes de ses lettres qui font partie du Nouveau Testament : les deux lettres aux Corinthiens, la lettre aux Philippiens et le billet à Philémon. Le site est formidable dans son ampleur et la variété de ses constructions. Sa bibliothèque nous montre qu’il s’agissait d’une des plus grandes villes de l’empire. Nous avons aussi sillonné les ruines d’Antioche de Pisidie : lieu du premier discours missionnaire de Paul. De parcourir les ruines de Hiérapolis, l’une des premières communautés chrétiennes présidée par Papias, un des premiers évêques et père apostolique à côté de Pamukkale, nous a fait découvrir un site d’une beauté naturelle suivi d’une formation géologique millénaire.
Sans suivre chacun des voyages de Paul. nous avons visité plusieurs villes où il a séjourné pendant ses trois voyages missionnaires. À Konya (Iconium), ville de son premier voyage, il est impressionnant de se trouver avec un grand nombre de chercheurs de Dieu auprès du tombeau de Rûmî (1207-1273). Rûmî fut à la fois poète, théologien, mystique. Un cœur ouvert à l’Esprit vient transcender les frontières et la religion elle-même. « Si la lumière est dans ton cœur, tu trouveras toujours ton chemin. »
Dans cette ville, se trouve une petite communauté chrétienne de quarante personnes – et pas seulement de confession catholique – qui reste vivante. Nous avons célébré la messe dans l’église française Saint–Paul, la seule qui reste dans l’une des villes les plus islamiques de la Turquie, accueillie par Maria Grazia, sœur italienne qui prend soin de ce lieu. Ce fut un intense moment de communion de prière avec toute la communauté de chrétiens, les personnes défuntes et tous les saints et saintes qui nous ont précédés.
Le soir, il y avait du travail à faire : nous avons suivi des cours bibliques ! En effet, le Père Ludovic nous a aidé à mieux comprendre saint Paul. Parmi ce que nous avons appris : les tensions entre les juifs et les païens baptisés ; la mission de Paul de se tourner vers les païens ; sa colère envers les Galates qui demandaient d’imposer la circoncision aux baptisés païens ; sa pensée sur l’esclavage et les controverses de ses écrits sur les femmes. Suivre les pas de l’Apôtre des nations avec un bibliste nous a conduits à plein des questions que nous avons continué à discuter avec les frères Didier Boillat op et Pierre Martin de Marolles op, ainsi qu’au sein du groupe de pèlerins pendant le voyage en car en traversant l’Anatolie.
Notre pèlerinage – impossible de tout relater s’achève à Istanbul, ville de l’empereur romain Constantin. Si les manifestations publiques liées aux événements récents en Terre Sainte nous avaient privé de visiter la « Haia Sofia » le soir, un réveil tôt le lendemain nous a permis d’apprécier l’éclat de cette imposante basilique, devenue mosquée aujourd’hui, où des chrétiens d’Orient pendant des générations ont prié le Kyrios annoncé par saint Paul.
Le voyage sur les pas de l’apôtre Paul nous a tous renforcés dans la foi. Comme communauté de pèlerins, nous avons prié, célébré l’eucharistie et partagé ensemble plein des moments d’échanges personnels pendant ces journées. Comme frère Didier disait : « notre petit groupe représente bien la diversité de la mission de Zurich ».
Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont organisé ce voyage en Turquie et à tous les participants !
Texte et photos par les pèlerins
Retour sur la sortie paroissiale 2023
Pour la sortie paroissiale 2023, nous nous sommes retrouvés dans la très belle église d’Hergiswald (LU). Nous avons pu visiter ce superbe site de pèlerinage marial, profiter d’une journée où les belles rencontres ont compensé la météo tristounette puis finir par une belle célébration.
Matthieu Kowalski
Reconnaissance
Le 12 septembre lors de la messe dominicale, nous avons témoigné notre gratitude à Christophe Touton qui quittait son poste de Président du Comité de la Mission après 21 ans de loyaux services.
La Mission a besoin d’être gérée intelligemment pour le bien-être de tous ses membres. En homme d’affaires expérimenté, Christophe s’est assuré avec frère Didier que le personnel de la Mission ait les ressources, la formation, les locaux, et surtout la motivation pour offrir des services si essentiels aux paroissiens.
Lors des séances du Comité, Christophe a su créer une atmosphère conviviale et propice au dialogue. Ses mots d’humour ont souvent désamorcé les discussions plus tendues. Cet esprit d’accueil a également imprégné les séances de budget avec le Conseil Synodal et contribué à établir une relation de confiance avec ces instances responsables des Missions dans le canton de Zurich.
Durant ces dernières 20 années, son dévouement a garanti cette stabilité dont la Mission avait tant besoin pour grandir même dans les changements, par exemple en 2012 où Christophe a épaulé frère Didier lorsqu’il a repris la paroisse. Et maintenant Christophe a eu la sagesse de trouver le bon moment pour passer le flambeau alors que, comme il le dit lui-même, le Comité n’a pas de gros chantier en cours.
Au nom des tous les membres du Comité, et de tous les paroissiens, j’aimerais témoigner du fond du cœur à Christophe et à son épouse Catherine dont le soutien a été crucial pour son engagement, notre grande reconnaissance.
Hervé Castella
Le temps des adieux
Voici déjà le temps de se dire « adieu ». En effet, après quatre années passées comme vicaire à la Mission, me voici sur le départ pour la Belgique où je vais me consacrer de nouveau entièrement à mes études. Ce départ, pourtant prévu depuis bien longtemps, fut finalement décidé un peu vite et maintenant le temps manque pour dire « au-revoir ».
Je ne peux m’empêcher dans pareille situation de penser au passage des Actes des Apôtres où Paul fait à Milet ses adieux aux anciens d’Ephèse (Ac 20, 17-38). Non pas que je pense pouvoir me comparer à l’immense apôtre, ni que je redoute quelque destin funeste comme lui-même ; mais parce que je me dis que finalement, comme moi à Zurich, Paul n’avait probablement pas prévu de passer tant de temps dans cet avant-poste missionnaire que fut pour lui la ville d’Ephèse, ni de s’attacher autant à ceux qu’il y allait côtoyer là-bas.
Venu à Zurich pour un ou deux ans, j’y suis resté deux de plus, tout en faisant des aller-retour à Genève où je commençais déjà mon doctorat en 2019. Vivre dans une communauté de quatre frères dominicains – loin des standards de couvents de quinze à vingt frères où j’avais vécu jusque là – fut un défi qui m’a appris que la vie d’un frère prêcheur (vrai nom des dominicains) trouve avant tout son équilibre comme « penchée vers l’avant » en se donnant dans ses activités apostoliques.
Et du ministère pastoral, j’en ai eu et des plus beaux qu’on puisse concevoir ! Catéchèse auprès des confirmands, jeunes ou adultes ; des premiers communiants ; préparation de baptêmes et de mariages par dizaines ; accompagnement du groupe Paraboles ou de l’équipe des jeunes couples ; responsabilité comme conseiller religieux des scouts ; et j’en oublie !
La Mission est une belle paroisse : dynamique et fervente. Comme je l’ai dit à tous ceux qui voulaient m’entendre : c’était la « paroisse de rêve » pour le jeune prêtre que je suis !
Mais plus que tout c’est la prédication, les homélies en messes du dimanche comme celles de semaine, qui furent pour mon cœur de dominicain un bonheur sans égal. Et je ne pense pas que beaucoup d’entre vous mesurent à quel point cet exercice est à double sens ! Si vous avez aimé mes homélies et que j’ai aimé vous annoncer la Parole, ce n’est pas seulement parce que je sais parler, mais aussi parce que vous m’avez offert une qualité d’écoute, une présence à ce que je voulais vous partager sur les textes bibliques qui fut plus qu’à la hauteur ! Je n’oublierai jamais ce frisson de joie, chaque fois que, avant de commencer l’homélie, je parcourrais du regard notre belle assemblée et je vous trouvais avide de cette Parole qui donne vie !
Seulement voilà, s’il est quelque chose de plus fort dans la vie d’un prêcheur que de prêcher, c’est bien de contempler Celui qui est la source de toute prédication au miroir de sa Parole. Nombre d’entre vous l’auront constaté lors de ma série de conférences « Bible mode d’emploi ». Il y a en moi un bibliste toujours assoiffé de mieux comprendre et d’expliquer les textes de la Bible. Et c’est ce bibliste qui vous demande maintenant de le laisser partir pour qu’il puisse se consacrer à cette autre mission : ouvrir les cœurs à l’intelligence des Écritures.
Voici donc le temps des « adieux ». À Dieu, je rends grâce. À Dieu, je vous confie. Je rends grâce pour chacun de vous et avec une affection particulière pour l’équipe de la Mission. Je vous confie à Celui qui, en me retirant à vous, saura vous donner toujours plus de liberté et d’élan apostolique. Que chacun de nous sache rendre au centuple les grâces reçues durant ces quatre années. À Dieu donc et au-revoir.
Frère Pierre de Marolles
Comment faire Eglise face aux abus sexuels sur mineurs?
Le jeudi 21 novembre 2019, les paroissiens (environ 40) se sont retrouvés dans les salles de la Mission Catholique de Langue Française pour une soirée d’information et de réflexion sur ce que signifie Faire Église dans le contexte des abus sexuels sur mineurs en son sein. Nous avons pu exprimer nos pensées (Mentimeter) sur le sujet et faire des propositions pour Faire Église, une Église que reste ouverte et confiante dans la tempête (le thème de notre année pastorale !).
Les premiers mots qui sont venus en tête à propos des abus sexuels sur mineurs ont été de deux types : incompréhension « horrible, désolant, affreux, insupportable, monstrueux », et « honte, tristesse, souffrance, culpabilité, innocence brisée ».
Nous avons présenté les faits généraux et ceux particuliers à la Suisse. Le lien internet du diocèse de Fribourg-Genève-Lausanne est très bien fait et permet de retrouver de nombreuses informations pour la Suisse :
https://www.diocese-lgf.ch/accueil/abus-sexuels.html
À la question : « Faire Église, donner le ou les verbes de ce faire », les verbes les plus souvent cités ont été : prier, écouter, parler, dénoncer, partager.
Nous avons pu témoigner des différentes initiatives pour Faire Église en Suisse, et dans sa vie. Le temps est vite passé. Nous avions prévu une troisième partie de propositions pour mieux accompagner les personnes qui ont été elles-mêmes victimes d’abus, leur entourage, prévenir et former. Agir n’est pas toujours simple, mais est indispensable. Nous le ferons dans une prochaine réunion.
À la question : « Qu’est-ce que nous pouvons faire chacun ou ensemble ? Une idée ? », les verbes prier, écouter, parler sont revenus en premier. Ensuite de nombreuses idées ont surgi. Nous proposons de les étudier et de nous retrouver pour en discuter et en traduire le plus possible en pratique.
Un arbre « Faire Église » sur papier « craft » a été déposé dans les salles de la Mission pour que chacun puisse venir tranquillement réfléchir et écrire une ou plusieurs idées pour faire Église sur un papier couleur à coller sur les branches. Tous les paroissiens peuvent venir et écrire. Nous en ferons une synthèse pour envisager les étapes et actions à venir.
D’un commun accord nous avons décidé de continuer notre démarche début 2020 avec une deuxième soirée. Nous prendrons en compte toutes ces propositions écrites.
La deuxième rencontre « Faire Église devant les abus sexuels sur mineurs » a eu lieu le 12 mars 2020, comme prévu. Nous étions un peu plus nombreux que les douze Apôtres, respectant entre nous la distance recommandée dans la situation présente de l’épidémie COVID 19, mais très proches par le cœur et l’envie de faire Église. Nous avons d’abord prié ensemble le psaume 90.
Dans un premier temps, nous avons commencé par un rappel de notre première réunion d’information et de réflexion du 25 novembre 2019. Cette première session avait permis de mieux appréhender le vécu des personnes qui avaient été victimes, mais aussi le silence et la négligence de notre Église c’est-à-dire nous tous et les institutions. Les abus ont des conséquences sociales, de santé, et spirituelles tout au long de la vie. Frère Didier a rappelé que c’est en écoutant tous nos prochains ainsi meurtris, que l’Église a pris conscience de l’immensité de la souffrance et de l’ampleur du problème.
Dans un deuxième temps, nous avons lu les contributions que les paroissiens avaient écrites et collées comme autant de feuilles ou fruits sur l’arbre « Faire Église » affiché dans le foyer paroissial de novembre 2019 à maintenant. Au pied de l’arbre « Ne pas oublier la tradition », en son tronc « Mettre Jésus-Christ au centre », et tout autour sont déclinés les différents ressentis des paroissiens, par exemple : la nécessité d’’une meilleure écoute et d’une information factuelle sur « que faire » ; la perception d’un « pouvoir » asymétrique entre clercs, laïcs, femmes et hommes ; le besoin de réconciliation ; l’envie d’être une Église plus « Fun » et ouverte ; le devoir de sortir de sa zone de confort.
Cette première lecture montre que des paroissiens veulent faire bouger les lignes face à l’histoire ecclésiale commune d’abus spirituels et de crimes sexuels. Les mots partagés sont riches, demandant à être compris. Les différentes idées ont été regroupées en quatre catégories :
• Quelle communauté ?
• Prévenir les abus et crimes.
• La dignité des victimes.
• Quelle foi, quelle confiance en Dieu ?
Nous nous sommes partagés en sous-groupes autour de ces quatre thématiques pour faire naître des pistes d’actions concrètes pour notre paroisse. Dans le tableau ci-après, nous reportons toutes les propositions faites et qui pourraient toutes être mises en place à court, moyen ou long terme. Lors de notre soirée, un premier choix a eu lieu et des personnes se sont portées volontaires pour commencer tout de suite. Nous indiquons leurs prénoms entre parenthèse. Elles communiqueront plus d’information par la suite pour que chaque paroissien puisse avoir la possibilité de se joindre à une ou plusieurs initiatives.
1. Deux pistes pour « Quelle communauté ? »
1.1. Reconnaître la Grâce qui est faîte à la plupart des paroissiens de la MCLF de vivre une communauté fraternelle et vivante. Mais rester attentif à la diversité et à tous ceux, plus discrets, qui se sentent exclus : aller à leur rencontre. L’absence de « parole libérée » à la Mission, n’est pas synonyme d’absence d’abus. Il y a besoin de continuer à approfondir la réflexion en groupe.
1.2. Chemin de conversion personnelle. Identifier en chacun de nous le risque de mettre en avant le service au prêtre, et le besoin d’une reconnaissance individuelle par l’institution, au lieu d’être avant tout au service du Christ et de notre prochain. Une communauté chrétienne de sœurs et de frères est avant tout relation au Christ, tête de l’Église. Un travail à moyen terme sur le décret sur l’apostolat des laïcs a été envisagé.
(Laurence, Corine)
2. Trois initiatives de prévention pour « Prévenir les abus et crimes. »
2.1. Clarifier les règles et repères avec ceux et celles qui interagissent avec les enfants. Bernadette a communiqué sur un exemple de ce qui se fait dans les paroisses germanophones de Zurich.
(Electra, Etienne, Graham, frère Didier)
2.2. Faire venir un intervenant extérieur pour informer les enfants.
2.3. Identifier la forme sous laquelle une information aux parents pourrait se faire.
3. Un projet en deux parties pour « La dignité des victimes. »
3.1. Pour une attitude d’écoute : créer une cellule avec des professionnels issus de la paroisse ou externes à la paroisse.
3.2. Pour être en relation : mise en place d’une fiche d’information sur le site internet de la Mission, et au fond de l’église, pour communiquer les noms, numéros de téléphone et sites internet qui peuvent aider à libérer la parole, qui informent sur ce qui existe déjà en Suisse, dans le diocèse de Coire-Zurich, dans les diocèses francophones, et dans la paroisse, en particulier sur les initiatives qui commenceront suite à cette réunion du 12 mars.
(Sandrine, Anne, Agnès, Corine)
4.Quatre propositions pour « Quelle foi, quelle confiance en Dieu ? »
4.1. Tous les groupes de prière existant à la Mission pourraient intégrer une prière pour les personnes victimes d’abus à chacune de leur rencontre.
(Laurence, Didier)
4.2. Organiser une soirée de prière et de réconciliation à la paroisse pour toutes les personnes victimes d’abus. Il est aussi envisagé de réfléchir à la possibilité de prier contre le mal qui a pu faire demeure chez les différents prédateurs, clercs, religieux, religieuses, agents pastoraux et laïcs mandatés auprès des enfants.
(Agnès, Anne, Nathalie, Geneviève)
4.3. Une messe spéciale sur les mêmes fondements que le point 3.2.
4.4. Une conférence avec une personne survivante à un abus sexuel dans l’enfance qui viendrait témoigner de sa foi / au sujet de sa foi.
C’est sur ces différents chemins pour faire Église que nous nous sommes quittés, avec le sentiment profond que « FAIRE ÉGLISE » dans l’épreuve, c’est aussi, et peut-être avant tout, « ÊTRE ÉGLISE ».
Mission Zurich Monde
Retour sur le confinement
Comment le Corona a-t-il impacté sur les réunions de l’Equipe Notre-Dame 2
Notre équipe est composée de quatre couples et d’un conseiller spirituel. En temps normal, nous nous retrouvons une fois par mois pour partager, autour d’un repas, les moments forts du mois écoulé et surtout étudier le thème choisi pour l’année. Comme cela n’est plus possible, nos réunions se font désormais par Zoom. La chaleur humaine de nos rencontres nous manque un peu mais c’est mieux que rien.
Un des temps forts de l’année, c’est le week- end de retraite. C’est l’occasion de se retrouver ensemble dans un lieu différent, hors de nos foyers, une parenthèse dans notre quotidien. Des temps sont consacrés à l’étude d’un thème particulier, d’autres à l’enseignement, les repas permettent de partager et de créer des liens de nature différente et plus approfondis.
Cette année, face à l’impossibilité de se retrouver tous ensemble, nous avons dû inventer une nouvelle manière de faire.
Nous avons commencé notre retraite annuelle le vendredi soir par un temps de prière partagée en nous retrouvant à la crypte de Grossmünster (en respectant les distances sanitaires) avec un couple proche de Taizé qui, tous les vendredis soir, accueille celles et ceux qui prennent ce temps de louange pour marquer la fin de la semaine.
Samedi, nous nous sommes tous retrouvés via Zoom autour de notre thème de réflexion qui portait sur la prière : où, comment, quand, pourquoi, pour qui prions-nous ? À qui adressons-nous nos prières ? Puis nous avons échangé sur les prières plus spécifiques aux Equipes Notre Dame : l’oraison, la prière en couple, la prière en famille et la prière en équipe.
En fin d’après-midi, nous nous sommes retrouvés à la Mission pour une balade avant de participer à la messe de 18 heures.
A l’issue de la célébration, chacun est rentré chez soi pour se mettre en cuisine et préparer le dîner : via Zoom derrière nos écrans et nos fourneaux et sous la direction d’Anne, nous avons découpé les légumes, pétri la pâte, pour un plat cuisiné que tous découvraient au fur et à mesure de sa préparation. Une bonne heure plus tard, tout était prêt et nous passions à table chacun chez soi mais tous réunis par les vertus distancielles de Zoom.
Après le diner, nous avons continué nos réflexions de l’après-midi en visionnant les vidéos de Théo Dom consacrées à la prière.
Dimanche matin ce fut le temps du « devoir de s’asseoir », un temps fort du couple propre aux END, à vivre au moins une fois par mois. Chaque couple partage un peu de temps ensemble pour passer en revue les moments écoulés, ceux à venir. Pour alimenter la réflexion, la question était d’une actualité brûlante : « Après le confinement, comment faire pour que tout ne redevienne pas comme avant ? ».
Dimanche après-midi, pendant plus de deux heures, nous nous sommes à nouveau retrouvés via Zoom et c’est notre conseiller spirituel qui nous délivrait un enseignement sur la prière à travers les psaumes.
Nous avons conclu cette retraite par la prière des foyers, le Magnificat.
Les couples de l’END 2
Expérience en temps de pandémie et confinement : le service et l’accueil
Comme pour d’autres chers paroissiens, j’ai l’impression que l’expérience personnelle du confinement est vécue différemment par chacun de nous. Selon notre âge, état de santé, situation familière et de travail, la pandémie nous a touchés différemment. Si pour moi et pour mes plus proches, la pandémie n’a pas eu de conséquences indésirables, elle m’a cependant bien touché. D’une part, parce qu’elle a mis en évidence la souffrance de toute l’humanité. Cette fois une souffrance pour une même cause et en même temps sous toutes les latitudes. D’autre part, parce que la souffrance m’a interpelé au fond de moi-même. Si je ne suis pas atteint directement par elle, je partage les douleurs des autres. J’avoue que « éprouver avec les autres » n’est pas toujours si naturel.
Nous sommes en Suisse : le confinement n’était pas si restrictif que dans d’autres pays, je n’étais pas malade, je n’ai pas perdu mon travail… Mais si un membre du corps souffre et si nous participons par l’eucharistie avec toute l’Eglise à ce mystère du Corps du Christ et en communion avec notre humanité, je ne peux pas rester indifférent. Cela m’a fait réfléchir à plusieurs reprises et rappelé la phrase de Paul s’adressant aux Philippiens : « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2,5). Voici l’importance de la parole de Dieu et de l’eucharistie en ce temps de confinement pour nous aider à rester fidèles à Jésus. Même quand l’égoïsme m’éloigne de ce sentiment, j’ai la confiance que nous avons toujours la grâce pour en revenir : « Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse. » (2Co 12,9), disait Paul aux Corinthiens.
Finalement, le Seigneur a frappé à la porte avec l’action de l’association « Incontro ». Elle est une opportunité concrète de partager des paquets de ravitaillement avec ceux qui souffrent le plus, très près de nous, pendant ce temps de pandémie. Même dans la riche ville de Zurich, classé parmi les meilleures du monde en termes de qualité de vie, il y a des pauvres avec lesquels nous pouvons partager un acte de fraternité et de soulagement.
Par ailleurs, je participe depuis des années à l’équipe des auxiliaires de l’eucharistie de la Mission pour donner le Corps et le Sang du Christ aux fidèles lors des messes du dimanche. Avec la pandémie, le rôle d’auxiliaire s’est changé en celui de l’accueil. J’avoue que celui-ci est un beau service. C’est le premier point de contact avec les paroissiens qui viennent pour célébrer en communauté le Christ ressuscité, le jour du Seigneur.
Accueillir implique de dire bonjour, appeler par son nom ceux qui arrivent à la célébration et aider à appliquer les mesures sanitaires qui nous permettent de célébrer ensemble l’eucharistie. Même si les messes suivies par Zoom nous ont aidés dans les jours du plus strict confinement, quelle grande joie nous était donnée quand nous avons pu nous revoir et partager ensemble l’eucharistie !
Finalement, l’accueil m’a révélé une dimension symbolique : c’est un geste qui appelle à s’ouvrir aux autres. Oui, l’accueil demande un effort, même si c’est un petit service, mais c’est un geste qui m’a éveillé. Comme le dit bien l’auteur de l’épitre aux Hébreux (He 13,2) : « N’oubliez pas l’hospitalité, car c’est grâce à elle que quelques-uns, à leur insu, hébergèrent des anges. » Je n’en doute pas que les anges sont parmi nous pendant la célébration de l’eucharistie. Ne les appelons-nous pas en chantant le Sanctus ? Et pourtant, en accueillant nos frères nous entrons en communion les uns avec les autres en partageant la Parole et le Pain vivant. Comme Jésus nous l’a dit (Jn 6,51) : « le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » Accueillir les membres de notre communauté à participer à ce partage, c’est une vraie joie. Et je reste reconnaissant d’avoir été appelé à ce service.
Julio Giro
Covid-19 : extensible, multiple et variable !
Le vendredi 13 mars 2020 dernière eucharistie à la Mission…. puis le 31 mai suivant, fête de la Pentecôte, reprise des messes, avec inscription obligatoire.
Que s’est-il passé durant ces deux longs mois et demi ?
Tout d’abord, ce début de printemps particulièrement clément m’a beaucoup aidée à entrer dans le confinement presque total imposé à chacun. Levée tôt, j’allais marcher dans la forêt tout près et me laissais enchanter par le chant des oiseaux, l’allégresse du torrent dévalant la pente et émerveiller de la forme, l’éclat des couleurs et la variété des plantes et fleurs printanières.
Par contre, le pauvre chien manifestant sa joie exubérante de jouir comme moi de la promenade matinale, mais que son maître ne tenait pas en laisse, m’épouvantait ! Pire : dès que surgissait une famille, je retenais mon souffle en la croisant pour éviter de respirer le leur !
Enfin ce confinement que l’âge me condamnait à ne plus apparaître dans le moindre magasin d’alimentation, sous peine d’être fusillée du regard réprobateur de mes concitoyens invita un de mes fils à me rendre régulièrement visite pour s’acquitter de ce travail. Des moments d’échanges merveilleux que nous partagions ensuite autour d’un repas. Mais pour réagir à cette peur hystérique et de désœuvrement que d’heures passées sur les réseaux sociaux ! Que de vidéos positives, drôles, instructives, profondes, artistiques se sont échangées durant ces longues heures !
Que de messes, d’homélies, de sujets de réflexions, de témoignages n’ai-je pas entendus pour soutenir, nourrir, entretenir ma foi et trouver un sens à cette situation que je vivais comme tout un chacun, et dont je savais qu’elle était porteuse de sens plus élevé que l’apparition de la pandémie. Les visites à la chapelle du village, à l’église de la Mission le dimanche après-midi, le maintien de la prière personnelle et avec une personne de notre petite cellule de prière m’ont donné la force de rester debout dans cette première phase du confinement en solitaire.
L’aria superbe de Nabucco, « va pensiero » m’a souvent accompagnée et m’aidait à communier à la souffrance commune, à celle de l’Eglise, des malades, des isolés, des familles, des prisonniers, des sans-abri, des démunis…
Toutefois, aucun objectif envisagé au départ n’a été réalisé : lectures, rangements, classements etc. Un sentiment pénible d’avoir perdu trop de temps sur les réseaux sociaux perdure et me laisse dans le regret d’avoir peut-être manqué quelque chose d’essentiel…
Ce second demi-confinement après la belle pause estivale est paradoxalement plus difficile à vivre, malgré d’énormes allègements, car les longues nuits, le froid, l’éloignement familial ou les rencontres en nombre très réduit provoquent fatigue, usure psychique et tristesse. Des amis de longue date meurent….
Cependant, pouvoir retrouver la communauté, vivre à nouveau les eucharisties dominicales et en semaine m’apportent la force, la joie, la nourriture, la paix intérieure pour continuer la route jour après jour.
Quel bilan tirer de cette épreuve non achevée ?
Sans elle, je n’aurais pas réalisé combien les contacts humains me sont indispensables, ma famille précieuse, ma foi ne pouvant grandir qu’en communauté en Eglise, la liberté de se déplacer, voyager, franchir les frontières des cadeaux inestimables….
Ce tout petit résumé d’une rude épreuve traversée par une personne parmi des milliards d’autres me rend plus consciente de l’extraordinaire grâce que représente ma propre vie humaine et celle des autres, mes frères et sœurs… avec lesquels le meilleur peut resurgir.
Geneviève Fluck
A l’épreuve de la Covid
Au printemps 2020, l’évolution dramatique des contaminations, des morts et des services hospitaliers au bord de l’implosion faisait la Une de la plupart des médias. À l’échelle personnelle et de ma communauté proche, la COVID-19 a tout chamboulé.
Quand le « home office » devient la règle
Je travaille à Bienne et presque tous les jours, je fais le trajet en train avec mes collègues David et Bienvenu. Un bon matin, nous avons constaté autour de nous des touristes asiatiques qui portaient des masques. En outre, plusieurs places étaient inoccupées. En fait, le Conseil fédéral avait décidé du semi-confinement, toutes les activités non essentielles avaient été arrêtées et les déplacements des personnes à risques déconseillés. Le télétravail était recommandé.
Notre employeur a à son tour décidé de laisser les collaborateurs de notre service travailler depuis leur domicile. Il s’est organisé pour m’installer mon petit bureau à la maison à l’aide de son informaticien. J’ai appris à travailler depuis mon domicile et tout se passe bien depuis presqu’une année. Certes les contacts, les regards des autres collaborateurs me manquent. Toutefois, je suis en bonne santé et j’ai moins de stress dû aux trains ou bus en retard ou à des tâches de dernière minute pour répondre à des questions d’un client en fin de journée.
Quand la solitude s’installe dans le quotidien
Le « home office » augmente le sentiment de solitude. Même si les vidéo-conférences me rapprochent de mes collègues et que les téléphones des clients m’occupent comme si rien n’avait changé dans mon emploi du temps professionnel, je ressens tout de même un sentiment de solitude de rester enfermé chez moi à travailler. De plus, comme les rues sont vides et que le calme s’est installé dans mon entourage immédiat, le sentiment de solitude s’est renforcé. J’ai alors modifié mes habitudes de vie et intensifié celles qui me permettent de me retrouver à l‘extérieur. J’ai continué à faire de la marche à pied, faire la montée vers Uetliberg.
J’ai aussi pris le temps de rendre visite à mes amis ainés vivant à Zurich (deux viennent du Congo et un du Rwanda). L’un d’eux, considéré comme personne à risques dans la mesure où il a plus de 65 ans, m’a fait part de sa désolation et m’a confié qu’il allait faire seul ses courses.
Quand la COVID-19 s’invite dans ma famille et chez mes proches
Le choc est d’abord venu de Paris, la famille était atteinte par le fameux virus. Mon jeune frère et mon beau-frère ont été durement touchés ; heureusement ils s’en sont sortis. Ensuite à Zurich, la communauté africaine a eu beaucoup de malades et des morts. Une de nos choristes, pilier de la chorale, a été atteinte. Mère très malade, vivant seule avec ses enfants, son quotidien a été bouleversé. Dieu faisant grâce, elle se porte bien pour le moment, mais c’était dur à vivre, elle en a gardé des séquelles. La communauté a été aussi éprouvée par le décès d’une tante de deux de nos amis choristes. Au-delà des membres de notre chorale de la Sainte famille, j’ai aussi porté mon regard sur le quotidien de nos amis de l’Eglise réformée zurichoise de langue française qui n’ont pas été épargnés non plus par la pandémie.
Quand la COVID-19 dicte le tempo de mes activités à la Mission
Le 10 mars à 10h47, en pleine préparation de la célébration œcuménique, le frère Didier m’informe par SMS que la chorale a deux chants d’animation pour la célébration du 5 avril. Le 13 mars à 21h29, il m’adresse un autre SMS m’informant que les messes de ce week-end étaient supprimées. Il me confie le soin d’informer les membres de la chorale et la communauté. Le 17 mars à 17h09, un autre SMS m’informe que les messes étaient supprimées jusqu’au 19 avril. La communauté devait en être avertie. Le 19 mars à 17h14, une bonne nouvelle apparaît sur mon téléphone mobile, notre curé m’informait que l’église était ouverte et que chacun pouvait venir prier individuellement. Le curé souhaitait aussi savoir combien de personnes dans mon entourage avaient besoin d’aide notamment pour les achats et toute autre activité.
La COVID-19 a aussi stoppé les activités de la chorale à la Mission ainsi que les pèlerinages de Saint Maurice et d’Einsiedeln.
Les réunions se font désormais par vidéo-conférence. Lors de l’une d’elles, la discussion a porté sur l’organisation du pèlerinage de Saint-Maurice. Le groupe d’organisation doit encore voir les modalités pratiques au cours d’une prochaine rencontre virtuelle après Pâques.
Ainsi la vie continue malgré tout à la Mission jusqu’à aujourd’hui!
Jean-Claude Kalala, pour la communauté africaine de la Mission
Le groupe TKTO en mode Zoom
Les jeunes de TKTO vous le diront, les rires, les pique-niques, les marches, les découvertes et l’amitié partagés sont essentiels pour le groupe.
Entre septembre 2019 et mars 2020, nous étions déjà allés à Wurmsbach, à Braunwald et à Flüeli-Ranft, sans compter nos rencontres mensuelles à la Mission. Puis, le confinement est arrivé.
La rencontre prévue quelques jours après s’est vite transformée en réunion-zoom, avec un programme différent. A notre grande surprise, elle s’est tellement bien passée que les participants ont proposé de renouveler l’expérience non pas mensuellement, mais tous les 15 jours. Cinq réunions-zoom se sont succédées ; pour contrer l’ambiance morose et anxiogène, nous avons échangé autour de la joie, de l’espérance, du bonheur. Nous avons pu vivre – ensemble et différemment ¬– les grandes fêtes chrétiennes : A l’approche de Pâques, nous avons médité sur les 7 dernières paroles du Christ ; à l’Ascension, nous avons confié, chacun, quel membre du Corps du Christ qu’est l’Église nous aimerions être – cet échange a d’ailleurs contribué à une vidéo de frère Pierre. A la Pentecôte, ce sont les fruits de l’Esprit Saint dans la lettre aux Galates au chapitre 5 qui ont nourri l’échange.
Les réunions-zoom ont surtout été marquées par une très profonde écoute mutuelle – ce qui est plus difficile lors des rencontres habituelles, surtout quand nous sommes nombreux. La qualité des échanges a été excellente, avec des témoignages et des confidences personnelles rares. Des « anciens » qui n’habitent plus Zurich ont pu aussi se joindre à nous, en enrichissant encore la discussion.
Oui, l’expérience du confinement a été positive pour le groupe… mais quelle joie quand nous avons pu enfin nous retrouver en chair et en os à la Mission au mois de juin, autour du bateau de la confiance, avant d’embarquer sur un vrai bateau qui nous a emmenés à Ithaque en été !
Jean-Marie et Electra Bettems
Vécu et interrogations face aux bouleversements de la Covid19
Notre groupe a déjà traversé un demi-siècle et vécu beaucoup d’interrogations conditionnées par les changements culturels et par des remises en question de notre vie en Église : Vatican II, les synodes suisses, une plus grande approche de l’Évangile dans nos vies et plus récemment les grands tremblements autour des scandales en église, un pouvoir trop accaparé par les hommes, des abus nombreux occasionnés par un système clérical ignorant trop souvent le peuple de Dieu.
Mais rien ne nous avait préparés aux bouleversements causés par la Covid-19. Cette pandémie nous a mis face à une situation incroyable, les églises se sont fermées, alors que nous avions toujours considéré que la prière et l’Eucharistie pouvaient justement nous soutenir dans les temps difficiles. Il a justement fallu qu’à Pâques, fête qui célèbre la Résurrection du Christ, les églises soient fermées, les célébrations réduites à trois ou cinq personnes, transmises seulement par vidéo ! Les rassemblements pieux étaient donc devenus un danger de grande contagion.
Ces circonstances nous faisaient toucher à l’essentiel de notre foi, à notre foi en la résurrection, au sens de nos vies. La mort même se dressait en menace pour les personnes fragilisées et âgées. Nous étions ébranlés dans nos certitudes. Une question se posait, face aux signes avant-coureurs de dérèglements climatiques, ce nouveau virus n’est-il pas un avertissement supplémentaire ?
Mais nous sommes restés calmes et confiants. Nous avons essayé de nous rassembler en faisant circuler des témoignages, des réflexions et surtout des méditations de l’Évangile du Dimanche… Et tout à coup l’Évangile a acquis une place nourrissante et parlante dans nos vies à un niveau plus profond qu’auparavant. A l’initiative de Vanessa, nous avons vécu deux rencontres par Skype, nous rappelant à chacun la nécessité de la chaleur humaine.
La première vague passée, nous avons voulu croire que la vie en paroisse pourrait lentement et bien coordonnée recommencer comme avant. Mais en réalité, ce n’était plus comme avant… Nous avions mieux perçu l’importance de la Parole dans nos partages…
Et maintenant, la deuxième vague est repartie, à nouveau menaçante et nous prouvant que rien n’est terminé et qu’il nous faudra encore nous plier à d’autres mesures. Qu’allons-nous pouvoir et vouloir encore cultiver à l’avenir ? Une dimension de notre foi manque et manquera, c’est celle de la communauté et de la communion. Notre foi, suite au long confinement, n’a pas faibli, elle s’est même renforcée. Maintenant, nous devons rester attentifs tout en étant conscients que pour longtemps ce ne sera plus comme avant.
Saurons-nous grandir en communauté et en communion les uns avec les autres ?
Gisèle Fauchère, pour le groupe Rencontre et Partage
« Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! »
Confiance : ce thème choisi par le Conseil Pastoral Paroissial ne pouvait mieux tomber que cette année 2020 marquée par la pandémie du coronavirus.
En mars c’est le début d’un confinement : « Beschränkung », avec le fameux slogan « Reste chez toi et sauve des vies ». Le virus se transmettant très rapidement, il a été décidé de suspendre tout rassemblement de personnes, donc tout office religieux jusqu’à nouvel ordre. Face à cette situation, des questions surgissent : comment vivre notre foi ? Vivons-nous l’Apocalypse ? « Hum pas certain » dirait le frère Pierre notre vicaire spécialiste de cet ultime chapitre « oh combien intéressant de la Bible » .
Je me sens un peu comme les disciples dans une barque agitée ; vite un appel à notre curé frère Didier pour une confession expresse : ne dit-on pas que la peur est le contraire de la foi. Notre Seigneur Jésus, après avoir calmé la tempête, n’a-t-il pas reproché aux disciples leur manque de foi ? « Pourquoi avez-vous peur hommes de peu de foi ? » Mt 8, 26. Le sourire implacable de frère Didier et ses conseils avisés me redonnent courage. La confession dans ces temps mouvementés revêt une importance particulière et j’en suis ressortie apaisée et confiante. Une fois le défi de la peur relevé, il convient de continuer les activités paroissiales tout en restant confiné.
Avec Graham, mon binôme de la 4e année d’aumônerie (Groupe des Confirmand 2020), le frère Pierre et la responsable Electra, il a été convenu de faire une bande-audio de la lecture de la Passion du Christ. Cet audio orchestré par les confirmands et frère Pierre est mis en ligne le dimanche des Rameaux et a été très apprécié des paroissien(ne)s.
Le Groupe d’Intercession et de Louange, pour des raisons de disponibilité s’est scindé en deux groupes de prières via WhatsApp. Un groupe pour la prière matinale de 5 heures avec Léa, Sosthène, Hyacinthe et moi ; un autre composé de Frida, Pascaline, Lisa et moi se réunissant à 9 heures au moins deux à trois fois par semaine. La prière s’est faite de manière hebdomadaire et cela a permis de renforcer les liens entre les membres du Groupe d’Intercession et de Louange communément appelé GIL.
Un groupe WhatsApp « Paraboles » dans le but d’échanger des messages d’encouragement entre « Parabolien(ne)s » animé par Sandrine et deux séances en « visio-conférence » ont permis au groupe Paraboles de garder un lien et d’honorer ses rencontres mensuelles de d’avril et de mai. Un nouveau concept est né : réfléchir sur le texte biblique en amont et de donner son avis dans une sorte de débat-prière.
Quant aux groupes de la « Prière des mères » et du chapelet, la fréquence hebdomadaire des rencontres a été maintenue via le programme Zoom organisée respectivement par Anne et Corine.
Malgré la distanciation et la virtualité des rencontres et prières, nous avons été heureux de se savoir en vie et en bonne santé ; et de comprendre que les visites à la Paroisse (= église) sont certes un fondement de notre foi ; mais c’est plus, l’assurance de la présence du Christ (même endormi) à nos côtés et en nous (Paroisse = Cœur) et la joie de partager nos peines et nos joies avec nos frères et sœurs (Paroisse = Communauté) dans une communion qui bien que virtuelle mais sincère et fraternelle, qui la solidifient.
Lydie Stieger
Un confinement bien chargé
Dans une certaine mesure, nous avons beaucoup apprécié le confinement de mars à mai. Les évènements qui l’ont causé ne sont pas très réjouissants mais ces trois mois ont eu des aspects très intéressants et pour certains très positifs.
Bon, d’un autre côté, je travaille pour une entreprise qui nous a demandé de continuer à aller normalement au bureau, ce qui n’était pas sans risque à ce moment-là, mais a permis néanmoins de conserver une forme de rythme et de ne pas rester trop souvent à la maison. Mais je me souviens avoir ressenti comme une bouffée d’air frais l’annonce de l’annulation de toutes les activités hebdomadaires que l’ont fini par accumuler. Pendant un temps au moins, plus de chorale, plus de diners, plus de conférences. J’avoue avoir même été scandalisé que beaucoup se soient précipités pour trouver une solution pour s’assurer que toutes nos activités seraient bien maintenues. Quel gâchis, me disais-je dans mon moi casanier, maintenant que nous avons la paix, « ils » veulent nous l’enlever. Le confinement pour moi, ça a d’abord été un peu de repos du monde. Facile à dire quand on continue à aller à voir des collègues de travail tous les jours me direz-vous…
Mais cela n’a pas été reposant pendant longtemps : mon épouse et moi étant en train de rénover une maison, le confinement a eu des effets bien plus importants : d’une part, il nous a donné l’entière disposition de nos week-ends pour travailler. D’autre part, il a donné à beaucoup de nos amis qui passaient les semaines enfermées dans leur appartement l’envie d’utiliser leurs mains pendant le week-end. Nous avons donc eu beaucoup plus d’aide que nous n’aurions pu imaginer, ce pour quoi nous sommes extrêmement reconnaissants. Mon épouse me demandera ici d’ajouter qu’en revanche, pour une femme enceinte, rester enfermée dans une maison en chantier ce n’est pas très amusant.
Cela avait deux avantages : le premier de manière parfaitement égoïste est que les travaux ont avancé plus vite que prévu. Nous nous étions précipités dans un magasin de bricolage le jour de l’annonce du confinement pour remplir un camion entier de plaques de plâtre, d’enduit, de bois et bandes à joint. Nous avions donc le matériel nécessaire et la main d’œuvre pour l’installer. Le deuxième est que nous en profitions surtout pour organiser de gros repas pour nourrir et remercier tout le monde, ce qui nous a permis à tous de ne pas être trop seuls.
Le dernier aspect à mentionner est la qualité du temps passé avec les autres. L’éloignement physique et l’incertitude quant à sa durée ont participé à rendre plus profond chaque échange. Ce fut le cas avec nos familles et nos amis, avec le groupe des jeunes couples, avec les gens du bureau. Pour ce qui est de la foi, entre les messes à distance, la prière à distance, Pâques à distance, l’éloignement fut bien vite compensé par les très nombreuses initiatives des paroisses, permettant de ne pas décrocher de l’essentiel.
Henry et Myriam pour les Jeunes Couples
Témoignage de notre sacristine
J’ai vécu ce confinement assez bien, car il m’a permis de me rapprocher de l’essentiel très souvent oublié dans la routine de tous les jours.
J’ai pu passer des journées entières dans un calme hors du commun à prier et à écouter mes enfants se « confesser ».
Avec eux, nous avons pu partager des après-midis crêpes et même des soirées-film, ce qui est généralement impossible compte tenu de leurs emplois du temps « surbookés ».
Pour ce qui concerne la sacristie, nous avons beaucoup communiqué mon curé et moi. Nous nous sommes concertés et avons improvisé selon les circonstances.
Ce confinement n’a pas été vécu comme une épreuve mais comme un repos que Dieu nous a imposé, une pause, un temps pour se retrouver, se remettre en question. Surtout pour Le retrouver, Le remettre au centre de nos vies, car Il est la pierre angulaire qu’on avait rejetée.
Marthe Erni
Rencontre théologique virtuelle
Le confinement que nous avons vécu a été, pour nombre d’entre nous, l’occasion d’un questionnement forcé sur notre relation à Dieu. Qu’est-ce que l’Église quand la communauté ne peut plus se réunir ? Comment est-ce que Dieu se rend présent quand je n’ai plus accès aux sacrements ? Et au fond, l’eucharistie à laquelle je n’ai plus accès, qu’est-ce que c’est, et à quoi ça sert ?
Pour essayer de répondre à ces questions, et pour continuer malgré tout à faire communauté, une « rencontre théologique » virtuelle a été organisée le 15 mai. Une quinzaine de paroissiens se sont retrouvés lors de cette soirée de réflexion. Après une courte introduction de frère Pierre sur l’eucharistie, les sacrements et l’Église, nous avons commencé nos échanges, en partant de la façon dont nous vivions notre relation à Dieu pendant le confinement. Pour beaucoup, malgré les nombreuses offres de messes à distance, le fait de ne pouvoir recevoir l’eucharistie constituait un vrai manque.
La discussion sur l’Église a été l’occasion d’un partage animé mais très respectueux sur la place du prêtre dans notre Église : ce qui est du rôle exclusif du prêtre et ce qui est également de la responsabilité de laïcs.
L’objectif de la soirée était aussi de s’interroger sur la façon dont notre foi nous amène à nous mettre au service de notre prochain. Et malgré l’isolement, nous avons découvert que de nombreuses initiatives, plus ou moins collectives, avaient fleuries à la faveur de cette crise.
En plus de l’appel de la Mission à déposer des sacs de provisions pour l’association Incontro qui a reçu un très bon accueil, certains ont assuré un contact téléphonique régulier avec des malades, aidé les sœurs Missionnaires de la Charité, fait des courses pour des personnes fragiles, envoyé des lettres à des personnes isolées, posté des homélies sur Youtube, etc.
Nous n’avons peut-être pas répondu à toutes les questions que nous nous posions (nous aurons peut-être d’autres occasions), mais nous avons tout de même pu entrevoir la façon dont Dieu agissait dans nos vies.
Etienne et Agnès Pierre
Pensée
Un deux trois
Chacun chacune
Plus ou moins
Indifférent peu souvent
Touché régulièrement
Informé rapidement
Confiné plus prudent
Solidarité quotidiennement
Sandrine Carme
Le caté pendant le confinement
Sous l’impulsion de leurs catéchistes, les enfants et adolescents ne sont pas restés inactifs pendant le confinement! Voici un aperçu de leur activités:
- concours de dessin sur le thème des fêtes pascales;
- travail à partir des livrets de caté;
- confection de „gâteaux bibliques“ (les ingrédients étaient à trouver dans la Bible, à partir des versets donnés);
- lecture de la Passion (enregistrement à distance), par nos confirmands et notre vicaire;
- confection de pain azyme, par les Premiers communiants;
- partage d’intentions de prière;
- aide pour la décoration des sacs de victuailles destinés aux personnes dans le besoin;
- décoration de coins-prière;
- vidéo de présentation de saints avec commentaires sur leur impact dans nos vies;
- réalisation de panneaux sur les 20 mystères du Rosaire pour nos salles.
Homélies de nos prêtres pendant le confinement
22 mars – Guérison de l’aveugle de naissance
https://www.youtube.com/watch?v=TiIzD5Q8ssU&t=27s
25 mars – Fête de l’Annonciation
https://youtu.be/CvpPzZ_WzwY
29 mars – Résurrection de Lazare
https://youtu.be/k_Vmmr03JOU
5 avril – Dimanche des Rameaux
https://youtu.be/aqU6HMtO4FU
9 avril – Jeudi saint
https://youtu.be/FA8E3pW7ZWs
10 avril – Vendredi saint
https://youtu.be/5-GdIjKalRA
11 avril – Veillée pascale
https://youtu.be/ujKpyZwwG-w
19 avril – Divine miséricorde
https://youtu.be/BtBqF8P4tkE
26 avril – Apparition de Jésus à Pierre, citée en Lc 24, 34
https://youtu.be/emVg8qUncZg
3 mai – Dimanche du Bon Pasteur
https://youtu.be/VaeKElFnSEI
10 mai – Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie
https://youtu.be/XT0j9hzQR6w
17 mai – Distanciation physique avec Jésus
https://youtu.be/ImAaBy6KlNM
21 mai – Ascension: Vous êtes corps du Christ
https://youtu.be/n8yBXsxDDpg
24 mai – Attente dans la chambre haute
https://youtu.be/N7Ay6bnQIjE
Et en bonus:
Mini-cours de lecture biblique à l’occasion de Pâques:
https://youtu.be/nAmnsONALoQ
Mini-cours biblique à l’occasion de la rencontre à Emmaüs:
https://youtu.be/iU6BLNMrMsk
Comment prier?
https://youtu.be/gIKzIemfbDs
Le Rosaire:
https://youtu.be/qjvgifDp2AQ
Comment communier spirituellement?
https://youtu.be/JJRgRLzR_ZE
Des fidèles priaient chaque jeudi…
Solidarité envers les plus démunis
Le confinement lié à la crise sanitaire nous a touchés tous plus ou moins durement, dans notre liberté de mouvement, par la promiscuité accrue pour les couples et les familles ou alors par un isolement plus grand des personnes seules. Il a été aussi cause de baisse de revenu pour beaucoup. Il a également de graves conséquences existentielles sur les plus faibles.
Le 23 mars, un mail de Sœur Ariane de l’association incontro, adressé au secrétariat de la Mission, nous demandait notre participation à son projet de récolte de « paquets de nourriture pour les personnes vivant dans la rue ». Les sans-abris et les prostituées ont été privés, du jour au lendemain, du peu de revenu qu’ils avaient et les centres d’accueil, trop petits pour satisfaire les consignes de distanciation sociale, leur étaient inaccessibles.
Nous vous avons donc mobilisés et vous avez été très nombreux à répondre présents et à amener vos paquets de denrées non-périssables devant l’autel, chaque vendredi. Le premier vendredi, il y en avait 80 ! Et même si la quantité a un peu diminué par la suite, nous avons pu, tous ensemble, participer à cet élan de solidarité et de partage.
Sœur Ariane et son association vous remercient du fond du cœur pour votre générosité et pour l’amour fraternel témoigné à toutes ces personnes dans le besoin ; tout particulièrement à travers les dessins d’enfants, les belles décorations et les mots de soutien et d’encouragement dont vous agrémentez vos dons.
On se demande parfois où se trouve Dieu dans tous ces drames que l’on observe autour de nous. Mais, ne serait-il pas plutôt présent dans chacune de ces actions de solidarité, dans chacun de ces dessins d’enfants, dans tous ces sourires et larmes que votre générosité provoque auprès des plus démunis ?
Laurence von Schulthess
Une église, un orgue, une âme
Comme vous le savez peut-être, notre église de la Sainte-Famille a été inaugurée en 1965 et nous avons fêté ses cinquante ans en juin 2015 lors d’une belle fête de jubilé.
L’orgue que vous pouvez voir à la tribune a été construit en 1975 et était, à cette époque, dans l’église réformée de Linthal (canton de Glaris). C’est en 1982 qu’il a pris la route de la Mission pour y être livré et monté dans un premier temps sur la droite des escaliers qui montent de l’église à la tribune. Ce n’est qu’après la rénovation de l’église en 2002 qu’il a été déplacé, pour prendre la place qu’il occupe aujourd’hui, et révisé.
De menus travaux étaient planifiés à la Mission au cours de l’année 2019. Ainsi, il a été décidé de procéder à un nettoyage et une révision complète de notre orgue. La période idéale pour s’en occuper est l’été puisque le programme des messes à la Mission est un peu réduit.
Pour ce faire ce sont des employés de la société Mathis qui ont passé de nombreuses heures à démonter et nettoyer avec minutie toutes les pièces constituant l’orgue. Il n’en restait que l’armature. Les tuyaux – petits et grands – étant précautionneusement déposés de côté.
C’est également avec beaucoup de professionnalisme, que note après note, registre après registre, le facteur d’orgue a pris soin de remettre la musique sur chaque touche et bien sûr d’en trouver la justesse.
Pour le côté plus technique, notre orgue est doté de deux claviers, d’un pédalier et de neuf registres. Pour la Mission, la quinte 1 1/3‘ a été convertie en 2 2/3‘ (les tons de basse de do à si sont restés à 1 1/3‘).
Comme le disait saint Augustin : « Qui bien chante, deux fois prie ». Alors quelle place importante prend l’orgue dans notre paroisse pour soutenir le chantre et accompagner l’assemblée lors de nos célébrations !
C’est avec plaisir et joie que tous – et plus particulièrement nos organistes – avons retrouvé notre orgue « flambant neuf » et à nouveau accordé. Qu’il puisse continuer à donner une belle âme à notre Église !
Sandrine Carme
L’Eglise, une fraternité
Les Journées Pastorales des Communautés catholiques francophones dans le monde (CCFM) de cette année se sont déroulées à Lyon du 29 août au 1er septembre. Nous, frère Didier Boillat, Sandrine Carme et Laurence von Schulthess, avons eu la chance d’y prendre part et d’y rencontrer une cinquantaine de représentants (prêtres et laïcs) venus de dix-huit pays différents.
Ces rencontres sont l’occasion de nouer des liens entre ces différentes communautés à travers le monde. Nous avons vécu quatre jours de dialogues, partages, prières, visites et réflexions autour du thème « Aux origines du christianisme en France : la quête d’une authentique fraternité ».
D’éminents professeurs nous ont fait des conférences sur : La fraternité chrétienne, saint Irénée (martyre de Lyon) et les premiers Chrétiens. En résumé, cinq verbes définissent cette fraternité : sortir, rencontrer l’autre, vivre avec, témoigner, aimer.
Nous avons également visité certains monuments de Lyon en lien avec le thème, comme l’église Saint-Irénée et son calvaire, le cachot de Saint-Potin, l’église Saint-Jean, sans oublier Notre-Dame de Fourvière où nous avons eu la chance d’animer la messe (lecture et chants) dirigée par Mgr Dubost, évêque d’Evry et concélébrée par les vingt-cinq prêtres des CCFM.
Mais à côté de la prière, des visites et des conférences, ces journées permettent surtout le dialogue entre prêtres, entre laïcs et également entre prêtres et laïcs. Ces échanges permettent de parler des joies et des peines de chacun dans son rôle au sein de sa communauté. Certaines communautés manquent de prêtres, n’ont pas de locaux propres, pas de ressources financières, ont des rapports difficiles avec les autorités locales, manquent de personnes prêtes à s’engager. C’est là que nous nous rendons compte de la chance que nous avons à Zurich où tout marche plutôt bien.
Un grand merci à l’équipe de Paris, en particulier Mgr Poinard (aumônier général) et Patricia Roger pour l’organisation de ce magnifique séjour lyonnais.
Laurence von Schulthess
Vingt ans après!
Un nouveau frère dominicain à la Mission
C’est un curieux clin d’œil de la Providence pour un jeune homme qui n’a jamais vécu plus de sept ans au même endroit, et qui est entré dans un ordre religieux apostolique, que de revenir comme prêtre, nouvellement ordonné, servir la paroisse de son enfance !
En effet, bien que né en France, je suis arrivé petit (deux ans) à Zurich à cause du travail de mon père. Famille française « expatriée », comme on disait à l’époque, nous allions donc à l’école française et étions paroissiens de la Mission catholique de langue française, pendant six ans avant de repartir en France en 1995. La Mission de la Hottingerstrasse fut donc la première paroisse dont je me souvienne ! J’étais cependant loin de me douter que plus de 20 ans après, j’y reviendrai comme prêtre pour seconder le frère Didier Boillat.
Pourtant si, quelques années plus tard, mon désir de servir l’Eglise comme prêtre a pu devenir un appel à entrer chez les dominicains en Suisse, ce n’est évidemment pas sans lien avec ce passage par la Mission. C’est en grande partie au souvenir, que notre regretté frère Franz Muller laissa à mes parents, d’un prêtre tout donné à sa mission mais aussi nourri par la vie en communauté, que je dois ce choix.
Ainsi en 2007, alors que ma famille s’était installé au nord de l’Alsace et que je faisais des études d’Ingénieur à Nancy, j’ai compris que le Seigneur me traçait un chemin de bonheur dans l’ordre des frères prêcheurs !
Mais comme les chemins de Dieu aiment prendre le temps des détours, je suis d’abord parti un an dans une favela du Brésil (avec l’association Points-Cœur, près de Salvador de Bahia) pour une mission de présence, de prière et d’amitié ; puis, à mon retour, j’ai fini un diplôme en Mathématiques à l’Université de Strasbourg.
Ce n’est donc qu’en septembre 2010 que j’ai pris l’habit de l’ordre dominicain et commencé mon noviciat au couvent de Strasbourg. Un an plus tard, je faisais profession simple (pour trois ans) et arrivais à Fribourg pour commencer mes études en Théologie. Au terme de ces trois premières années d’engagement, j’ai pu faire profession solennelle en m’engageant « jusqu’à la mort » dans l’ordre des prêcheurs.
Autre clin d’œil de la Providence : c’est dans les mains du frère Didier Boillat, qui était supérieur des dominicains de Suisse à ce moment-là, que j’ai pris cet engagement !
Voici six ans maintenant que je suis à Fribourg et j’ai terminé mon Master en Théologie, ainsi qu’un diplôme ecclésiastique appelé « licence canonique ». Le 24 juin dernier, j’ai été ordonné prêtre par Mgr Charles Morerod en l’église du Christ-Roi de Fribourg, où j’ai durant plusieurs années accompagné le groupe des servants de messe et donné des cours de catéchisme.
Au départ, plutôt timide et peu studieux, il est étonnant (pour moi le premier) de constater ce que la grâce du Seigneur à bien voulu faire de moi ! La vocation dominicaine de prêcher l’évangile dans les homélies ou par divers types d’enseignements est désormais ma plus grande joie.
Elle est concurrencée de tout près par le bonheur d’étudier la théologie, en particulier la Bible, avec une prédilection pour le Nouveau Testament, et une passion dévorante pour le livre de l’Apocalypse (tristement célèbre et pourtant si mal connu) !
Après six ans, il semble que ce soit une règle dans ma vie de repartir et quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que je serai envoyé, comme jeune prêtre, prêter main forte aux frères Didier Boillat et Viktor Hofstetter à la MCLFZ. C’est donc plein de reconnaissance pour les chemins que Dieu trace dans nos vies, que je « reviens » à Zurich, rendre les grâces que j’y ai moi-même reçues, il y a plus de 20 ans.
Fr. Pierre de Marolles op
Au revoir, les amis
En ce début d’été 2019, je dirai, avec beaucoup d’émotion, au revoir à mes compagnons de la Mission Catholique de Langue Française de Zurich, à mes amis les aînés et à toutes ces bonnes personnes que j’ai rencontrées tout au long de ces 25 années de paroissienne.
C’est avec un mélange de nostalgie, gratitude et fierté que je refermerai ce long chapitre de ma vie qui m’a vu porter différents costumes pour servir Dieu, l’Église et mon prochain.
Et j’ai essayé, non sans mal, de répondre au deuxième commandement : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22, 39).
Après douze ans à grandir à leurs côtés, je prends congé d’Irène, Isabelle, Marcel, Marie-Jeanne, Léon et Janine, Marie-Thérèse, Ulysse, Jacqueline, Charlotte, Odile et Germain et de tous les aînés, pour retrouver ma famille et la douceur angevine de mon enfance.
Je prends ma retraite et confie à Laurence von Schulthess, mon amie, la belle mission d’éveiller et rythmer la vie spirituelle et sociale des sages de notre paroisse pour les années à venir.
Avec le dévouement, l’empathie et la foi qui la caractérisent, je ne doute pas que Laurence saura, à sa manière, faire fructifier les grains semés par Sœur Augustina et moi–même tout au long de ces années.
C’est donc avec l’esprit tranquille, malgré un pincement de cœur, que je passe le flambeau et deviens moi-même une aînée.
Pour ma part, il est temps de regarder en arrière et mesurer le chemin parcouru. Pendant ces longues et belles années, c’est guidée par Dieu et épaulée par Frère Clau, Frère Didier et d’innombrables petites mains toujours dévouées et souriantes, que les aînés et moi avons appris à nous connaitre, cheminant ensemble du Mont St Odile à Hergiswald et Ufenau, en passant par les salles de la mission, pour mutuellement tant nous apporter.
Si j’ai essayé de représenter un refuge et un soutien pour ces hommes et ces femmes marqués par les épreuves qui accompagnent la fin de vie, ces derniers m’ont appris à développer mes qualités d’écoute et à m’adapter aux situations rencontrées.
J’ai parfois failli, je suis tombée, je me suis relevée, – « de sa main le Seigneur m’a relevé » Ps 17 – mais j’ai tellement grandi, tellement reçu que c’est remplie de gratitude que je pars.
A côté de mon lien avec les aînés, la fonction secrétariat m’a appris à découvrir que comme l’Église propose aux chrétiens de revivre ensemble l’histoire du salut et de la vie du Christ, la paroisse a des plannings liés à la liturgie et à tout ce qui a un lien avec, l’éveil ou le partage, la gestion des achats de papier, de vin, papeterie, de la cuisine et ces produits en passant par les œufs de Pâques ou le vin chaud de Noël et bien d’autres encore.
Et puis presque chaque semaine, il y avait la décoration florale liturgique, technique florale au service de la liturgie qui est tout simplement une louange et contribue à la beauté de la liturgie.
De la couronne de l’Avent, au Carême en passant par les Rameaux, Pâques et les grandes célébrations.
Quelle joie, quelle louange et action de grâces.
Au revoir les amis !
Nicole Larue
Servants d’autel
Sortie découverte pour dix servants et une servante d’autel
Le samedi 24 novembre 2018 onze servants, accompagnés par quatre adultes, ont pris le train puis le bus jusqu’à Weesen. Nous avons rendu visite aux moniales dominicaines. Elles habitent au centre-ville un petit couvent, Maria Zuflucht, composé de huit sœurs et d’une laïque consacrée. La fondation a eu lieu le 7 octobre 1256.
Sœur Concilia nous a accueillis à la porte avec simplicité et joie. Tout d’abord, elle nous a fait découvrir le couvent, y compris une cellule de sœur. Bien sûr elle nous a rappelé le silence (chut…). Nous avons eu la joie de participer à la prière de midi avec la communauté et dans le chœur. Les enfants ont chanté avec entrain : « Marche avec nous Marie ! » Ensuite, nous avons partagé le pique-nique dans une belle salle.
Pour se défouler, toute l’équipe s’est rendue au bord du lac de Walensee. Quelle énergie débordante !
Au retour nous étions invités à découvrir la « Hostienbäckerei » au sous-sol du couvent. C’est un atelier avec de multiples places de travail pour la fabrication d’hosties. Elles sont faites avec de l’eau et de la farine ; une fournée donne 280’000 petites hosties ! Les sœurs confectionnent des hosties de trois grandeurs différentes, avec ou sans motif, blanches ou brunes ! Nous avons vu les différentes étapes de la fabrication, chaque enfant a pu créer une petite hostie. Les bouches et les poches des enfants se sont vite remplies des restes… Des visages joyeux et intéressés … très beaux à voir !
Après une petite pause, Anne (laïque consacrée) nous a parlé de la vie religieuse : « Une religieuse est mariée à Jésus, comme une femme à son mari… Elle l’aime, elle est aimée en premier… » Elle a dit quelques mots sur le célibat, la pauvreté et l’obéissance. L’obéissance a bien interpelée les enfants…
Puis, encore un moment de détente énergisante ! Au-revoir à nos sœurs de Weesen ! Nous avons repris le bus puis le train jusqu’à Zurich… Les parents nous ont accueillis à la gare un peu « inquiets » du bon déroulement de la journée !
Merci pour cette belle journée variée et magnifique ! Merci à frère Didier, Florence Collins et Pierre-Alexandre Monsigny qui nous ont accompagnés !!
J’oubliais, le soir Baptiste et Joseph ont encore servi la messe à la Mission…
Hildegard Lohr
Une Eucharistie commune
Une belle célébration en français et en allemand avec la paroisse locale de St. Anton ! Joie, prière, partage et convivialité ont été au centre de ce moment pastoral intense. Une belle manière de rendre grâce pour le chemin parcouru depuis ce mois d’octobre 1924, date de la première messe en français célébrée dans la crypte de St. Anton…
Vers une nouvelle vie…
Les chaises vous parlent
Depuis la construction de notre église dans les années 60, nous – les chaises – avions pris notre place dans les salles de la Mission et en étions bien contentes. Combien de rencontres pastorales, de séances de caté, de réunions de travail, de moments conviviaux avons-nous vécus au cours de ces cinquante dernières années?
Un nouvel envol nous prenons et partons vers d’autres horizons. Notre arrivée dans une léproserie en Mauritanie est forte attendue. Grâce à l’Ordre de Malte qui se charge de notre acheminement et surtout grâce à vous, nous nous réjouissons d’ores et déjà de notre nouvelle attribution et sommes sûres de pouvoir contribuer au bien-être des malades au-delà de la Méditerranée.
A notre tour de laisser la place à nos remplaçantes, en espérant qu’elles auront autant de peines, de joies et d’émotions dans les salles de la Mission tant appréciées !
Sandrine Carme
En communion avec les communautés catholiques francophones du monde
Cette année, c’est à Prague que se déroulaient les journées pastorales des Communautés Catholiques Francophones dans le Monde (CCFM). Frère Didier Boillat, Electra Bettems et moi-même avons eu la grande joie d’y prendre part et de profiter de ces moments d’amitié et d’échanges avec une cinquantaine de participants, prêtres et laïcs, venus de 18 pays et représentant 28 paroisses francophones sur 3 continents.
La très jeune communauté de Prague nous a concocté un programme attractif et enrichissant sur le thème de « l’Eglise sous des régimes de persécution ». C’est dans le superbe cadre du monastère baroque de Břevnov que nous avons assisté aux conférences, célébré les messes, discuté des joies, peines et défis de nos communautés.
Entendre des religieux tchèques nous expliquer ce que cela avait été d’exercer leur sacerdoce dans la clandestinité pendant le régime communiste, de continuer à pratiquer malgré les interdits et les dangers, de devoir fuir leur pays, ainsi que les enjeux liés à la pratique religieuse dans la République Tchèque d’aujourd’hui, fût très enrichissant.
Nous avons également eu la chance de visiter plusieurs monuments religieux de Prague, dont Notre-Dame de Lorette et Notre-Dame de la Victoire qui abrite l’Enfant Jésus de Prague, avec une guide remarquable.
Dimanche matin, après une conférence du conseiller aux affaires religieuses du ministre français des Affaires étrangères, Son Excellence M. J-C Peaucelle, sur « Le fait religieux dans les relations diplomatiques », nous avons participé à la messe de la communauté francophone de Prague, concélébrée par la vingtaine de prêtres des CCFM. La communauté, très jeune, est composée presque exclusivement de familles avec des enfants en bas âge, ainsi que de quelques jeunes gens faisant leurs études à Prague.
Dans l’après-midi, chacun est reparti emportant dans ses bagages de nouveaux contacts, de nouvelles idées, quelques solutions et peut être encore de nombreuses questions à reposer l’an prochain.
Laurence von Schulthess
Un „au revoir“
Cher Fernando,
Nous sommes aujourd’hui rassemblés pour te dire au-revoir. Au nom du groupe Rencontre et Partage, je voudrai exprimer toute notre reconnaissance pour avoir eu le privilège de te côtoyer durant tant d’années.
Lors de nos échanges, tu nous as apporté ta fraicheur, ta jeunesse d’esprit, ton universalité. Lorsqu’un thème s’enlisait, tes interventions nous remettaient dans la bonne direction.
Tu as aussi été un ami exceptionnel. Ton accueil chaleureux et sincère nous laisse un souvenir de sérénité et de joie. Tu nous as également fait vivre des moments inoubliables en partageant, avec toute l’humilité qui te caractérisait, tes talents de musicien, de peintre, tes intérêts pour le cinéma, la lecture, les expositions.
Le couple, que tu formais avec Gaby, nous laisse admiratif. Vous étiez si différents. Gaby, avec sa force de vie, son pragmatisme, son franc-parler. Toi Fernando, avec ta fragilité, ton humilité, tes talents artistiques. Vous aviez en commun la bonté, la chaleur humaine, l’humour, le courage, le sens de la justice, la capacité d’exprimer votre reconnaissance. Ensemble, vous nous avez donné l’exemple d’un couple dont la solidité, malgré les aléas d’une longue vie partagée, demeurait intacte.
Fernando, maintenant tu as rejoint Gaby. Nous vous remercions, tous les deux, de tout ce que vous avez fait pour nous. Vous continuerez à habiter nos cœurs jusqu’au moment où, nous aussi, nous passerons sur l’autre rive.
Nous voudrions aussi associer, à notre reconnaissance, les membres du groupe, laïcs et religieux, qui vous ont précédés dans l’éternité. Chacun, avec ses qualités propres, a imprégné positivement nos vies.
Nous exprimons toute notre sympathie aux enfants et petits-enfants de Fernando et Gaby. Nous partageons votre chagrin. Ils ne sont plus physiquement près de vous. Mais dorénavant, vous les trouverez en vous, chaque fois que leur amour et leurs conseils vous seront nécessaire.
Danielle Martin, pour le groupe Rencontre et Partage
Evénement exceptionnel, simplicité
Le rendez-vous était pris en milieu de matinée : nous voilà, le cœur rempli de joie, petit groupe de paroissiens enthousiastes, nous retrouvant en début de plateforme, pour prendre ensemble le train direction Genève. Aujourd’hui est un jour très spécial : la Mission a organisé une journée de rencontre à l’occasion de la messe célébrée par le Pape François en ce 21 juin à Genève.
Les premières minutes passées dans le train donnent le ton de cette journée : retrouvailles heureuses entre habitués et accueil chaleureux des nouveaux venus, tous animés par la même volonté de communion et de partage. Le trajet jusqu’à Genève se déroule paisiblement : les plus jeunes jouent aux cartes, les habitués échangent des nouvelles, le groupe partage des spécialités culinaires d’ici et d’ailleurs… Le temps passe rapidement, certains s’endorment au doux murmure de la prière du chapelet récitée par d’autres, certains admirent les beaux paysages qui défilent devant nos yeux.
Nous arrivons à Palexpo, lieu choisi pour la célébration de la messe du Saint-Père, suffisamment en avance pour avoir la chance de choisir nos places, très proches du trajet de la Papamobile et de l’autel. L’attente est propice à la préparation des cœurs : confession pour ceux qui le souhaitent, recueillement et prière devant une image magnifique et lumineuse de Jésus-Christ sur la Croix.
Quand soudain l’excitation se fait sentir dans la salle : ce sont 35000 fidèles qui crient et manifestent leur amour et soutien au Pape qui avance dans les allées. Nous avons la chance que le Saint Père s’arrête devant nous et nous bénisse : joie profonde, larmes d’émotions, partage du ressenti avec les voisins…
Nous nous remettons à peine de nos émotions que commence la messe, avec ses beaux chants, ses mots en plusieurs langues, et une homélie du Pape sur la prière du « Notre Père », qui touche au cœur à la fois par sa simplicité et sa profondeur.
Pendant le trajet du retour, le groupe était comme sur un petit nuage, heureux de ce moment de partage, peut-être juste un peu fatigué par une journée riche en émotions… Merci à la Mission pour cette très bonne organisation !
Fabienne Pothin
Quatorze ans de service comme vicaire de la Mission
Ma première célébration avec la communauté de la Mission 2002 a été la messe de l’inauguration de l’église restaurée et la consécration du nouvel autel. De cette première messe j’ai retenu deux choses : Mgr Henrici posait dans l’autel une relique de saint Dominique et sur l’autel consacré sont inscrits les noms des douze apôtres.
Au long des années, comme dominicain vivant la vie apostolique que notre fondateur préconisait pour notre Ordre, c’était toujours une joie pour moi de célébrer à l’autel de l’église de la Mission. Sachant aussi que saint Dominique avait une vénération particulière pour l’autel où nous célébrons la mémoire de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.
Ma première participation à la journée de formation du Conseil pastoral paroissial à Kloster Fahr avait comme thème : « Chemin de foi et de théologie africaines ». J’ai écrit l’article pour le magazine, et ai repris une citation du témoignage de Marthe qui est maintenant la sacristine. Ses mots n’ont pas perdu leur actualité :
« La vie de l’Église et ma foi, ce sont mes repères avec lesquels j’ai grandi en Afrique et sans lesquels je ne peux pas vivre. Pouvoir communiquer cela à nos enfants, voilà pourquoi il faut s’engager et même se battre (….). Souvent je me dis : La foi, ici je ne la vois pas ! (…) Venir à la messe le dimanche à la Mission, ce n’est pas simplement accomplir une obligation, c’est avant tout célébrer cette foi au Christ qui m’a guidée sur mon chemin, souvent d’une manière mystérieuse, et de nous retrouver avec nos familles autour de Lui. (…) Pour nous les Africains, tout le dimanche se vit centré sur Lui et sur cette rencontre avec Lui et avec nos frères et sœurs. C’est pourquoi nous comprenons mal que des personnes sortent de la messe dominicale au pas de course … ».
Une de mes contributions pour la catéchèse que j’aimais beaucoup, a été la célébration de la remise de la Bible avec les enfants et leurs catéchistes. Quand les enfants chantaient : « Cette Parole est un trésor plus précieux qu’un coffre d’or » c’était pour moi un message très important pour toute la communauté de la Mission. Une fois, la remise de la Bible coïncidait avec la célébration œcuménique. Notre ami Pedro, le pasteur protestant nous félicitait en disant : « C’est génial ! » Bien sûr, ce n’est pas moi qui aie eu l’idée.
Accompagner les paroissiens, pour moi cela veut dire « être en route ensemble ». J’ai eu la chance d’accompagner plusieurs fois le pèlerinage de notre chorale africaine de la Sainte-Famille à Saint-Maurice. J’y ai beaucoup appris ; un exemple : quand j’ai félicité notre organiste Eldo pour sa délicatesse dans l’accompagnement de plusieurs chorales, il m’a répondu : « Ah, vous l’avez remarqué, frère Viktor ; je joue de l’orgue depuis l’âge de sept ans d’abord chez moi en Afrique, mais je ne joue jamais pour les personnes ! »
Plusieurs fois, j’ai eu la joie d’organiser un pèlerinage à Kloster Fahr, à Ronchamp et à la chapelle de Nicolas de Flüe à Au/Wädenswil. Ce fût une belle occasion d’approfondir le thème de l’année : « La Miséricorde de Dieu » et de le mettre en lien avec le jubilé de Bruder Klaus. « Comment devenir source de vie pour les autres comme la Samaritaine », voilà un thème qui continue à nous accompagner comme ‘Église, Peuple de Dieu en marche’.
Toutes ces années, j’ai aussi accompagné une Équipe Notre-Dame ; j’ai eu la grâce de connaître ce mouvement déjà comme jeune étudiant il y a 60 ans en Belgique. Une des grâces est que nous partageons tous et toutes sur notre vie de prière en famille, en couple et sur notre chemin personnel. À chaque fois, je rentre de ces réunions en rendant grâce au Seigneur Jésus-Christ et à Son Esprit de nous guider et de nous fortifier chaque jour sur notre route vers un monde plus juste et surtout plus humain ; c’est là vivre en chrétien au XXIe siècle.
Fr. Viktor Hofstetter op
Journées pastorales, Londres 2017
Les Journées Pastorales des Communautés Catholiques Francophones dans le Monde (CCFM) se sont déroulées à Londres du 8 au 12 septembre, dans la Paroisse de Notre-Dame de France. Il y avait des représentants venus des quatre coins du monde : Amsterdam, Barcelone, Berlin, Francfort, Hong Kong, Los Angeles, Madrid, Moscou, Munich, Stockholm, Tokyo et Zurich, sans oublier l’équipe de coordination de Paris. La Mission y était représentée par frère Didier Boillat, Sandrine Carme et moi-même.
La journée de samedi fût entièrement consacrée au sujet : « Prêtres et laïcs, travailler ensemble pour annoncer l’Evangile ». Nous avons alterné entre des parties de conférence et de travail en groupes. Les discutions animées autour d’extraits de Vatican II sur le rôle des prêtres et des laïcs, ainsi que les échanges sur les expériences dans nos communautés respectives furent très enrichissants.
Nous avons ensuite été invités à passer la soirée dans des familles de la paroisse qui nous ont accueillis avec beaucoup de générosité. Là aussi, les échanges avec des personnes engagées dans les activités paroissiales furent intenses.
Le dimanche, c’était messe de rentrée à Notre-Dame de France. La paroisse compte de très nombreux paroissiens qui vivent un peu partout dans Londres. Pour se faire une idée, juste deux chiffres : 2’000 enfants catéchisés et 250 catéchistes. Après la messe et un déjeuner dans les salles de la paroisse, nous avons eu la grande joie d’assister aux Vêpres à Westminster Abbey (église anglicane), de prier dans la chapelle d’Edouard le Confesseur et d’en avoir une visite guidée.
Le lundi nous avons ouvert une petite fenêtre sur la réalité locale de la Paroisse de Notre-Dame de France, dans son contexte anglican, avec la conférence d’un prêtre anglican et catholique, avec celle du responsable du diocèse catholique de Westminster pour le dialogue inter-religieux.
Ces journées auront été un moment privilégié d’échanges, de partage, d’amitié et de prière. Les laudes et la messe ont été préparées par les différentes délégations et concélébrées tous les matins par une douzaine de prêtres.
Mille mercis à la joyeuse et chaleureuse équipe londonienne qui a orchestré ce séjour de main de maître et a su nous concocter un programme intéressant et varié.
Laurence von Schulthess, présidente du CPP
Hommage à l’ancien curé de la Mission
A-Dieu et merci, frère Clau!
Juin 2012 : La paroisse de la Mission prenait congé de son curé après 17 ans de service ; notre église était trop petite lors des deux messes dominicales pour contenir tous les paroissiens, des plus petits aux aînés, venus dire « au revoir » et surtout « merci » au frère Clau Lombriser. Pour sa dernière année, la catéchèse avait choisi comme thème « l’année de la marche », et il avait tenu à marcher avec les catéchistes, les enfants, le Conseil pastoral, les nombreux groupes qu’il accompagnait. Il avait même accueilli dans sa maison natale les jeunes du groupe TKTO qui marchaient pendant 3 jours dans sa région.
Septembre 2017 : A Ilanz, à Fribourg, à Zurich, de très nombreux paroissiens se sont rassemblés pour honorer frère Clau et pour lui dire encore une fois « merci », mais aussi, cette fois, « à Dieu ». Les témoignages affluent, depuis, signes de l’empreinte profonde que notre ancien curé a laissé sur les esprits et les cœurs.
Ce bulletin ne suffirait pas pour rassembler les souvenirs : des « petits » moments de confidences et d’empathie en tête-à-tête ; du caté à des enfants et adolescents, qui, bien des années plus tard, lui demandaient de célébrer leur mariage ou lui annonçaient leur désir de suivre Jésus dans le sacerdoce ; des pèlerinages à l’ermitage de son saint patron Nicolas de Flüe, en Israël et à Athènes. Sans oublier les innombrables initiatives paroissiales ; en tant qu’employée de la Mission j’ai expérimenté au quotidien combien frère Clau était un générateur d’énergie et d’idées, fonctionnant à 100% dès le petit matin.
En deux pages donc, permettez-moi d’évoquer simplement ce qui pour moi rendait frère Clau différent et unique :
Le premier mot qui me vient à l’esprit est, évidemment, la montagne. La Surselva, sa vallée, a forgé son caractère direct, entier, exigeant ; lui a donné son dynamisme et sa détermination. Elle a fait de lui un guide pour ceux qu’il a rencontrés, plusieurs voix le décrivent ainsi. En parcourant la Surselva, lors de son enfance, il est surtout devenu un berger. Il nous avait raconté une fois comment, alors adolescent, son père l’avait envoyé un soir dans la montagne pour retrouver un mouton qui n’était pas rentré au bercail, et combien grande avait été sa fierté de l’avoir retrouvé. Berger, pasteur, ce sont des mots qui reviennent souvent dans les témoignages de ceux qui l’ont connu.
Sa passion pour la montagne, frère Clau aimait aussi la partager : Avec Jean-Marie, puis avec quelques autres paroissiens-montagnards, à skis ou en crampons, il avait parcouru plusieurs sommets. Grande fût sa fierté après avoir atteint le Bishorn, son premier 4000 alpin – pas par la voie normale, bien sûr – fierté teinté ensuite d’une pointe de déception en apprenant qu’il s’agissait du « 4000 des dames » !
En parallèle au montagnard, il y avait cependant en frère Clau un homme d’une grande originalité de pensée et d’érudition, associées à la modestie. On venait de loin pour écouter ses homélies – et par « loin », j’entends « loin de l’Eglise ». Combien souvent avait-il eu recours, pour ses homélies si claires et si bien préparées, d’accessoires inattendus : Vous souvenez-vous de la bouée de sauvetage ? de la valise ? de la tenaille et des clous ? du panier à provisions ? Sa fascination pour la culture française faisait l’admiration de ses paroissiens, qui l’évoquent encore aujourd’hui. Lui, de langue romanche, rédigeait avec le plus grand soin ses textes français, recourant au Petit Larousse ou à la secrétaire pour s’assurer de chaque nuance, faisant corriger ses célèbres « pages du curé » du bulletin paroissial par un paroissien.
Et pour terminer, qu’est-ce qui unissait en frère Clau l’appel des cimes et le talent du verbe ? Sans doute sa foi : il marchait avec Dieu et parlait de Dieu. Je me souviens de son trouble profond lorsque notre église avait été taguée avec les mots : « Si Dieu existait, il faudrait le tuer ». Le lendemain, il s’était empressé de coller à côté du tag des feuilles plastifiées avec les mots « oui, on l’a déjà fait ». Mais rien ne pourrait mieux illustrer sa foi que ce témoignage d’une paroissienne : après une messe dominicale festive, frère Clau s’apprête à quitter l’église désormais vide ; il s’approche du tabernacle, s’incline et dit à haute voix : « Merci Jésus, tout s’est bien passé. »
Merci, frère Clau !
Electra Bettems
Frère Clau Lombriser, comme un ultime flashback
« En ce mois de novembre, nous nous souvenons de nos défunts. Notre mémoire, parvient-elle cependant à restituer vivants ceux qui reposent dans nos cimetières ? Nullement, même si le souvenir est devenu pour beaucoup de nos contemporains l’unique façon de concevoir la Vie après la mort, comme en témoignent les avis mortuaires. »
Cet avant-propos est extrait d’un sermon de frère Clau Lombriser OP, qu’il m’avait envoyé, le 25 novembre 1997. Pourquoi l’avait-il fait ? Parce que je lui avais glissé, au sortir de la messe, un sentiment qui m’avait bouleversé à l’écoute de sa brillante homélie.
Six ans plus tard, au cours d’un dîner dans un restaurant de la vieille ville de Zurich, il m’avoua qu’il avait été profondément touché par les mots que je lui avais glissés ce dimanche-là. Il avait une mémoire simplement phénoménale! Je me souviens encore de tous ces moments, dont j’ai eu l’humilité de partager la substance avec ce Dominicain venu des Grisons – comme si c’était hier.
C’est ainsi que le 5 septembre dernier, sur l’autoroute qui me conduisait de Zurich à Fribourg, tout résonnait dans mes souvenirs: des écrits, des lettres de frère Clau, nos conversations sur la doctrine et la liturgie. A ce moment-là, le témoignage que m’a fait le frère Jean-Michel Poffet, du couvent Saint-Hyacinthe, prit une vive dimension spirituelle dans mon souvenir de cet ami devenu « défunt », à son tour. « Il nous a donné, ici au couvent, une extraordinaire leçon de dignité et de courage ». J’essayais de restituer « vivant » l’attachement de frère Clau aux promesses du Seigneur. La voix remplie d’émotions, frère Jean-Michel conclut : « Clau s’en est allé ; son visage rayonnait de sérénité, comme devant l’Eternel ! ». Je complétais humblement en lui disant qu’il a rejoint la « Maison du Père ». Car c’est une des promesses que Jésus fait à nous tous, au cours d’une fascinante conversation qu’il eut avec ses disciples (Jean 14, 1-14).
Le souvenir du « Ressuscité »
Autant nous tous, croyants ou non-croyants, serons aussi, un jour ou l’autre, confrontés à la mort. Autant, nous, chrétiens, pour paraphraser le père Jean Debryunne, « avons en secret un Ressuscité ».
Cela change notre rapport à la mort. Nous pouvons suivre le Bon Berger, celui qui est ressuscité parmi les morts. Le père Debryunne confesse: « Les chrétiens ont en commun la mémoire du Christ qui a vaincu la mort ».
Quand frère Clau m’invita à le visiter au couvent le 4 février 2017, je n’imaginais pas que je le rencontrais « vivant » pour la dernière fois. Car la maladie s’était déjà invitée « dans son pauvre corps mortel pourtant si sain », écrira-t-il, en juillet 2017, dans sa dernière lettre.
Je garde le souvenir d’un affable homme de Dieu. Et novembre 2017 aurait soufflé les 20 bougies de notre amitié.
Gilles Massamba
Lire aussi l’homélie de fr. Adrian Schenker lors des funérailles de fr. Clau à la page Les dominicains
Journée de formation du Conseil pastoral paroissial
„Donne-moi à boire“ (Jn 4, 7)
Par un soleil radieux, le CPP s’est retrouvé pour sa formation annuelle, samedi 28 janvier dernier. Comme souhaité par ses membres, nous avons passé la journée à Kloster Fahr, abbaye bénédictine du XIIe siècle, lieu riche en histoire, tout près de Zurich, le long de la Limmat.
Dans la continuité de notre thème pastoral autour du récit de la samaritaine « … donne-moi à boire… » et « … si tu savais le don de Dieu… » (Jn 4, 7-10), les sœurs Missionnaires de la Charité engagées pour les œuvres de sainte Mère Teresa ont partagé avec nous la matinée. Elles nous ont apporté un autre regard sur la source.
« La rencontre de Jésus se fait à la fois dans l’Eucharistie mais aussi dans le pauvre. » Pour sœur Marie-Maximilien et ses sœurs, c’est par une identification aux pauvres rencontrés que la compréhension de leur vécu personnel est facilitée. En parallèle, les situations les plus douloureuses, les plus pauvres, nous permettent de mieux comprendre et d’accepter ce que l’on vit. Le plus pauvre a soif d’aimer, d’être aimé. C’est cette capacité d’aimer qui permet de grandir. Le plus pauvre n’a rien à perdre. Il n’a pas de barrière et est alors tout ouvert à la Parole.
Les relations d’amitié qui se construisent avec les personnes rencontrées par les sœurs sont vitales. Malgré son passé et sa situation, chacune se sent accueillie et aimée par le Christ. Il est important de « se laisser faire par le Seigneur ». Il est à côté de chacun de nous au bord du puits. C’est sa grâce qui nous met en situation d’écoute. Mère Teresa disait « Parfois on ne peut pas parler, mais de partager un sourire est le langage ».
Notre communauté se compose de plus pauvres. Que nos cœurs et nos sourires les accueillent en toute simplicité et fraternité !
Nous avons clôturé notre journée autour de la Parole et de l’Eucharistie et sommes rentrés tout remplis de joie et de paix. Merci pour cette belle journée ! Et propageons nos sourires autour de nous !
Sandrine Carme
Pour le Conseil Pastoral Paroissial